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Commencer son autobiographie - maison de Colette

Comment commencer le récit de sa vie ?

Vous êtes décidé à écrire votre histoire. Vous avez déjà beaucoup sollicité votre mémoire, et réactivé quantité de souvenirs auxquels vous ne pensiez plus. Les feuilles griffonnées d’anecdotes, de faits et d’événements, de portraits, de pensées, s’amoncellent sur votre bureau… La matière est là, grossièrement classée par grandes périodes de vie : petite enfance, jeunesse, etc. ; les événements clés de votre histoire servent bien entendu de jalons dans ce séquençage. Il est temps maintenant d’affiner les choses…

Revenez au début, à la genèse de votre histoire et à votre petite enfance. Il est possible que la matière soit ici dense et difficile à démêler, à ordonner : il y est sans doute question de vos parents, de leurs origines, des personnes qui ont accompagné vos premières années, de votre fratrie, de votre maison et région natales, de l’époque particulière qui vous a vu naître, mais aussi de vos premiers souvenirs, plus ou moins confus… Ces éléments posés, comment conduire le début de votre récit de vie ? Comment hiérarchiser ce matériau ? Par quoi commencer ?

Des extraits d'autobiographies pour vous inspirer

Pour vous aider, j’ai sélectionné pour vous quelques extraits d’ouvrages, qui constituent les premières lignes d’autobiographies d’écrivains. Si vous ne savez pas bien comment aborder le début de votre récit, ces lectures pourront vous mettre sur la voie. La liste s’enrichira peu à peu. Il est évidemment impossible ici, pour des questions de longueur et de droits, de retranscrire chaque premier chapitre intégralement, mais n’hésitez pas de votre côté à prolonger ces lectures. Les livres les plus anciens, libres de droits, sont pour la plupart en ligne et consultables gratuitement sur internet (voyez par exemple le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France).

Peut-être serez-vous surpris de constater que bon nombre d’écrivains commencent simplement et sans détour par poser leur état civil. Je suis né dans telle ville, tel jour, d’Untel et Unetelle ; l’heure de naissance est parfois même précisée. L’auteur qui révèle d’emblée ces éléments affirme son identité et s’engage aussi, implicitement, et sans attendre, vis-à-vis de son lecteur : celui-ci doit savoir qu’il va lire la vie de l’écrivain, que ce « Je » dont il va suivre l’histoire n’est pas le « Je » d’un personnage de fiction mais bien le « Je » de l’auteur.
A la suite de ces données factuelles, quand elles sont mentionnées, l’auteur expose souvent les faits ou les circonstances les plus marquants de son enfance, ceux qui ont déterminé sa trajectoire ou qui sont révélateurs de sa personnalité.

Parmi les éléments abordés dès l’ouverture :

  • Le pays natal, quand il a laissé une profonde empreinte dans la mémoire et la vie de l’auteur : description du territoire, histoire du lieu, récit des coutumes locales… Voir Giono, Mistral, Helias, ou Ernest Renan, né dans une ville bretonne pétrie de christianisme, qui déterminera sa vocation ecclésiastique. Variante : la maison natale et son environnement (Colette).
  • La généalogie, l’histoire des parents (Sartre, Juliet). L’auteur se met en retrait pour faire la lumière sur ses origines.
  • Les premiers souvenirs ou les souvenirs marquants de l’enfance (Constant, Gorki, Vallès, Gide, Beauvoir, avec, dans le cas de Simone de Beauvoir, le recours aux photographies pour combler les défectuosités du souvenir de la petite enfance).

D’autres formes d’incipit existent, par exemple :

  • L’autoportrait : l’auteur révèle quelques traits de sa personnalité avant de passer au récit de sa vie (Leduc).
  • L’incursion par le passé proche ou le présent : l’auteur décrit l’environnement qui va servir d’écrin à l’écriture de son autobiographie (Chateaubriand), il révèle le moment déclencheur qui l’a conduit à écrire son histoire (Stendhal), il livre les pensées qui le traversent alors qu’il se met à l’écriture (Yourcenar, Sarraute), ou il justifie son projet (Sand). Ces incipit, qui évoquent pour certains des préambules, sont pourtant rattachés formellement au récit.
    De votre côté, si vous vous trouvez confronté à des difficultés pour commencer le récit de votre histoire, pourquoi ne pas faire part de vos tâtonnements à vos lecteurs ?

Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe

(écrit entre 1809 et 1841)

« Il y a quatre ans qu’à mon retour de Terre Sainte, j’achetai près du hameau d’Aulnay, dans le voisinage de Sceaux et de Châtenay, une maison de jardinier, cachée parmi les collines couvertes de bois. Le terrain, inégal et sablonneux dépendant de cette maison n’était qu’un verger sauvage au bout duquel se trouvait une ravine et un taillis de châtaigniers. Cet étroit espace me parut propre à renfermer mes longues espérances ; spatio brevi spem longam reseces. Les arbres que j’y ai plantés prospèrent, ils sont encore si petits que je leur donne de l’ombre quand je me place entre eux et le soleil. Un jour, en me rendant cette ombre, ils protègeront mes vieux jours comme j’ai protégé leur jeunesse. Je les ai choisis autant que j’ai pu des divers climats où j’ai erré, ils rappellent mes voyages et nourrissent au fond de mon cœur d’autres illusions. »

Stendhal, Vie de Henry Brulard

(écrit en 1835-1836, inachevé)

« Je me trouvais ce matin, 16 octobre 1832, à San Pietro in Montorio, sur le mont Janicule, à Rome. Il faisait un soleil magnifique ; un léger vent de sirocco à peine sensible faisait flotter quelques petits nuages blancs au-dessus du mont Albano ; une chaleur délicieuse régnait dans l’air, j’étais heureux de vivre. […]
Je me suis assis sur les marches de San Pietro et là j’ai rêvé une heure ou deux à cette idée. Je vais avoir cinquante ans, il serait bien temps de me connaître. Qu’ai-je été, que suis-je, en vérité je serais bien embarrassé de le dire. »

Benjamin Constant, Le Cahier rouge

(écrit en 1811-1812, inachevé)

« Je suis né le 25 octobre 1767, à Lausanne, en Suisse, d’Henriette de Chandieu, d’une ancienne famille française réfugiée dans le pays de Vaud pour cause de religion, et de juste Constant de Rebecque, colonel dans un régiment suisse au service de Hollande. Ma mère mourut en couches, huit jours après ma naissance.
1772 – Le premier gouverneur dont j’aie conservé un souvenir un peu distinct fut un Allemand nommé Stroelin, qui me rouait de coups, puis m’étouffait de caresses pour que je ne me plaignisse pas à mon père. Je lui tins toujours fidèlement parole, mais la chose s’était découverte malgré moi, on le renvoya de la maison. Il avait eu, du reste, une idée assez ingénieuse, c’était de me faire inventer le grec pour me l’apprendre, c’est-à-dire qu’il me proposa de nous faire à nous deux une langue qui ne serait connue que de nous ; je me passionnai pour cette idée. »

Alexandre Dumas, Mes Mémoires

(1852-1856)

« Je suis né à Villers-Cotterêts, petite ville du département de l’Aisne, située sur la route de Paris à Laon, à deux cents pas de la rue de la Noue, où mourut Demoustiers, à deux lieues de la Ferté-Milon, où naquit Racine, et à sept lieues de Château-Thierry, où naquit La Fontaine.
J’y suis né le 24 juillet 1802, rue de Lormet, dans la maison appartenant aujourd’hui à mon ami Cartier, qui voudra bien me la vendre un jour, pour que j’aille mourir dans la chambre où je suis né, et que je rentre dans la nuit de l’avenir, au même endroit d’où je suis sorti de la nuit du passé ; j’y suis né le 24 juillet 1802, à cinq heures et demie du matin ; ce qui me constitue, à l’heure où je commence ces Mémoires, c’est-à-dire le 18 octobre 1847, quarante-cinq ans et trois mois. »

George Sand, Histoire de ma vie

(1855)

« Je ne pense pas qu’il y ait de l’orgueil et de l’impertinence à écrire l’histoire de sa propre vie, encore moins à choisir, dans les souvenirs que cette vie a laissés en nous, ceux qui nous paraissent valoir la peine d’être conservés. Pour ma part, je crois accomplir un devoir, assez pénible même, car je ne connais rien de plus malaisé que de se définir et de se résumer en personne. »

Jules Vallès, L'Enfant

(1875)

« Ai-je été nourri par ma mère ? Est-ce une paysanne qui m’a donné son lait ? Je n’en sais rien. Quel que soit le sein que j’ai mordu, je ne me rappelle pas une caresse du temps où j’étais tout petit : je n’ai pas été dorloté, tapoté, baisoté ; j’ai été beaucoup fouetté.
Ma mère dit qu’il ne fait pas gâter les enfants, et elle me fouette tous les matins ; quand elle n’a pas le temps le matin, c’est pour midi, rarement plus tard que quatre heures.
Mlle Balandreau m’y met du suif.  »

Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse

(1883)

« Tréguier, ma ville natale, est un ancien monastère fondé, dans les dernières années du Ve siècle, par saint Tudwal ou Tual, un des chefs religieux de ces grandes émigrations qui portèrent dans la péninsule armoricaine le nom, la race et les institutions religieuses de l’île de Bretagne. Une forte couleur monacale était le trait dominant de ce christianisme britannique. »

Frédéric Mistral, Mes origines. Mémoires et Récits

(1906)

« D’aussi loin qu’il me souvienne, je vois devant mes yeux, au Midi là-bas, une barre de montagnes dont les mamelons, les rampes, les falaises et les vallons bleuissaient du matin aux vêpres, plus ou moins clairs ou foncés, en hautes ondes. C’est la chaîne des Alpilles, ceinturées d’oliviers comme un massif de roches grecques, un véritable belvédère de gloire et de légendes. »

Maxime Gorki, Enfance

(1914)

« Près de la fenêtre, dans une petite pièce à demi obscure, mon père, vêtu de blanc, est étendu par terre. Il semble extraordinairement grand ; ses orteils sont écartés de manière étrange ; ses mains caressantes sont paisiblement posées sur sa poitrine, mais ses doigts sont contractés. Des pièces de bronze ferment de leurs cercles noirs ses yeux rieurs. Son visage, si bon d’ordinaire, est sombre. Un rictus découvre ses dents et emplit mon cœur d’effroi. »

André Gide, Si le grain ne meurt

(1921)

« Je naquis le 22 novembre 1869. Mes parents occupaient alors, rue de Médicis, un appartement au quatrième ou cinquième étage, qu’ils quittèrent quelques années plus tard, et dont je n’ai pas gardé souvenir. Je revois pourtant le balcon ; ou plutôt ce qu’on voyait du balcon : la place à vol d’oiseau et le jet d’eau de son bassin – ou, plus précisément encore, je revois les dragons de papier, découpés par mon père, que nous lancions du haut de ce balcon, et qu’emportait le vent, par-dessus le bassin de la place, jusqu’au jardin du Luxembourg où les hautes branches des marronniers les accrochaient.
Je revois aussi une assez grande table, celle de la salle à manger sans doute, recouverte d’un tapis bas tombant ; au-dessous de quoi je me glissais avec le fils de la concierge, un bambin de mon âge qui venait parfois me retrouver.
– Qu’est-ce que vous fabriquez là-dessous ? criait ma bonne.
– Nous jouons.
Et l’on agitait bruyamment quelques jouets qu’on avait emportés pour la frime. En vérité nous nous amusions autrement : l’un près de l’autre, mais non l’un avec l’autre pourtant, nous avions ce que j’ai su plus tard qu’on appelait « de mauvaises habitudes ». »

Colette, La Maison de Claudine

(1922)

« La maison était grande, coiffée d’un grenier haut. La pente raide de la rue obligeait les écuries et les remises, les poulaillers, la buanderie, la laiterie, à se blottir en contrebas tout autour d’une cour fermée.
Accoudée au mur du jardin, je pouvais gratter du doigt le toit du poulailler. Le Jardin-du-Haut commandait le Jardin-du-Bas, potager resserré et chaud, consacré à l’aubergine et au piment où l’odeur du feuillage de la tomate se mêlait, en juillet, au parfum de l’abricot mûri sur espaliers. »

Jean Giono, Jean le Bleu

(1932)

« Les hommes de mon âge, ici, se souviennent du temps où la route qui va à Sainte-Tulle était bordée d’une épaisse rangée de peupliers. C’est une mode lombarde de planter des peupliers le long des routes. Celle-là s’en venait avec sa procession d’arbres des fonds du Piémont. Elle chevauchait le mont Genève, elle coulait le long des Alpes, elle venait jusqu’ici avec sa charge de longues charrettes criantes et ces groupes de terrassiers frisés qui marchaient à grands pas en faisant flotter des chansons et des pantalons housards. Elle venait jusqu’ici mais pas plus loin.  »

Agatha Christie, Autobiographie

(1950)

« L’un des plus grands bonheurs qui puissent nous arriver dans la vie est d’avoir une enfance heureuse. La mienne l’a été tout à fait. J’avais une maison et un jardin que j’adorais, une excellente et très patiente nourrice, comme père et mère deux êtres qui s’aimaient tendrement et qui ont fait de leur vie de couple et de parents une réussite.
Avec le recul du temps, je pense que notre famille était vraiment heureuse. Cela tient en grande partie à mon père, qui était quelqu’un de très gentil. La gentillesse est une qualité dont on ne se préoccupe plus guère de nos jours. Les gens ont plutôt tendance à demander si Untel est intelligent, travailleur, s’il contribue au bien-être de la communauté – bref, si c’est quelqu’un « qui compte » dans l’ordre des choses.  »

Vladimir Nabokov, Autres rivages

(1951)

« Le berceau balance au-dessus d’un abîme, et le sens commun nous apprend que notre existence n’est que la brève lumière d’une fente entre deux éternités de ténèbres. Bien que celles-ci soient absolument jumelles, l’homme, en règle générale, considère l’abîme prénatal avec plus de sérénité que celui vers lequel il s’avance (à raison d’environ quatre mille cinq cents battements de cœur par heure). Je connais toutefois un adolescent chronophobe qui éprouva une espèce de panique en regardant pour la première fois quelques vieux films tournés chez lui peu de semaines avant sa naissance.  »

Simone de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée

(1958)

« Je suis née à quatre heures du matin, le 9 janviers 1908, dans une chambre aux meubles laqués de blanc, qui donnait sur le boulevard Raspail. Sur les photos de famille prises l’année suivante, on voit de jeunes dames en robes longues, aux chapeaux empanachés de plumes d’autruche, de messieurs coiffés de canotiers et de panamas : ce sont mes parents, mon grand-père, des oncles, des tantes, et c’est moi. Mon père avait trente ans, ma mère vingt-et-un, et j’étais leur premier enfant. Je tourne une page de l’album ; maman tient dans ses bras un bébé qui n’est pas moi ; je porte une jupe plissée, un béret, j’ai deux ans et demi, et ma sœur vient de naître. J’en fus, paraît-il, jalouse, mais pendant peu de temps. Aussi loin que je me souvienne, j’étais fière d’être l’aînée : la première. Déguisée en chaperon rouge, portant dans mon panier galette et pot de beurre, je me sentais plus intéressante qu’un nourrisson cloué dans son berceau. J’avais une petite sœur : ce poupon ne m’avait pas.
De mes premières années, je ne retrouve guère qu’une impression confuse : quelque chose de rouge, et de noir, et de chaud. »

Jean-Paul Sartre, Les mots 

(1964)
[Charles Schweitzer est le grand-père maternel de Sartre]

« En Alsace, aux environs de 1850, un instituteur accablé d’enfants consentit à se faire épicier. Ce défroqué voulut une compensation : puisqu’il renonçait à former les esprits, un de ses fils formerait les âmes. Il y aurait un pasteur dans la famille, ce serait Charles. Charles se déroba, préféra courir les routes sur la trace d’une écuyère. On retourna son portrait contre le mur. A qui le tour ? Auguste se hâta d’imiter le sacrifice paternel : il entra dans le négoce et s’en trouva bien. Restait Louis, qui n’avait pas de prédisposition marquée : le père s’empara de ce garçon tranquille et le fit pasteur en un tournemain. »

Violette Leduc, La Bâtarde

(1964)

« Mon cas n’est pas unique, j’ai peur de mourir et je suis navrée d’être au monde. Je n’ai pas travaillé, je n’ai pas étudié, j’ai pleuré, j’ai crié. Les larmes et les cris m’ont pris beaucoup de temps. La torture du temps perdu, dès que j’y réfléchis… Je ne peux pas réfléchir longtemps mais je peux me complaire sur une feuille de salade fanée où je n’ai que des regrets à remâcher. J’aurais voulu naître statue, je suis une limace sous mon fumier.  »

Marguerite Yourcenar, Souvenirs Pieux

 (1974)

« L’être que j’appelle moi vint au monde un certain lundi 8 juin 1903, vers les 8 heures du matin, à Bruxelles, et naissait d’un Français appartenant à une vieille famille du Nord, et d’une Belge dont les ascendants avaient été durant quelques siècles établis à Liège, puis s’étaient fixés dans le Hainaut. La maison où se passait cet événement, puisque toute naissance en est un pour le père et la mère et quelques personnes qui leur tiennent de près, se trouvait située au numéro 193 de l’avenue Louise, et a disparu il y a une quinzaine d’années, dévorée par un building. Ayant consigné ces quelques faits qui ne signifient rien par eux-mêmes, et qui, cependant, et pour chacun de nous, mènent plus loin que notre propre histoire et même que l’histoire tout court, je m’arrête, prise de vertige devant l’inextricable enchevêtrement d’incidents et de circonstances qui plus ou moins nous déterminent tous. »

Pierre-Jakez Helias, Le cheval d’orgueil

 (1975)

« Quand Pierre-Alain, mon père, épousa Marie-Jeanne Le Goff, il n’avait qu’une lieue à parcourir pour passer de la ferme de Kerveillant, en Plozévet, au bourg de Pouldreuzic où il allait vivre désormais avec sa femme. Il vint à pied, le torse bien droit, parce qu’il portait, sur la tête, une pile de vingt-quatre chemises de chanvre qui constituaient le plus clair de son avoir. »

Nathalie Sarraute, Enfance

 (1983)

«  – Alors tu vas vraiment faire ça ? ‘Evoquer tes souvenirs d’enfance’… Comme ces mots te gênent, tu ne les aimes pas. Mais reconnais que ce sont les seuls mots qui conviennent. Tu veux ‘évoquer tes souvenirs’… il n’y a pas à tortiller, c’est bien ça. 
– Oui, je n’y peux rien, ça me tente, je ne sais pas pourquoi… »

Anny Duperey, Le Voile noir

 (1992)

« Chez moi, au milieu de la maison, il y a une commode à trois tiroirs. Elle n’est pas reléguée dans un coin ou contre un mur, elle est vraiment au milieu. Elle sert de cloisonnement entre un canapé et le piano. Nous y posons le courrier, nos verres, les enfants leurs jouets.
Dans le premier tiroir, il y a les partitions musicales et dans le deuxième tout le petit fouillis domestique dont on ne sait que faire.
Le troisième tiroir, tout en bas, je ne l’ouvrais jamais. Il contenait les négatifs des photos de mon père (…) »

Charles Juliet, Lambeaux

(1995)

[L’auteur s’adresse dans la première partie du récit à sa mère biologique. Il continuera d’employer « tu » quand il reviendra sur la femme qui l’a élevé et qu’il considère comme seconde mère, puis quand il parlera de lui.]

« Tu es l’aînée et c’est toi qui t’occupes d’elles. Le plus souvent, la mère est dehors, dans les champs, à travailler avec le père. Toi, rivée à la maison, très tôt astreinte aux soins du ménage, aux multiples tâches liées à la vie de la ferme.
L’hiver venu, dans la petite usine d’un village proche, la mère est employée à monter des horloges. Quatre kilomètres le matin, et le soir, autant pour le retour. A pied. Presque toujours dans le froid, le brouillard et la neige. »

Si vous avez besoin d’une aide dans l’écriture de votre récit de vie, contactez-moi !

biographe Paris écrivain conseil
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